Le 8ème Journal de Murdocking

         Stef, ne m'a pas quitté de la soirée, ni des suivantes. pour la première fois de ma vie, je pouvais dire :"Je l'aime'....enfin, plutôt le penser...parce que le dire, c'était une autre paire de manche. Pourtant j'ai finit par avouer cet amour. Et la façon dont cela s'est enchaîné ne manque pas d'humour. Je me souviens....

       Le deuxième soir où je suis allé au "Cercle", comme nous l'appelions, je m'était arrangé avec un membre du bureau qui s'était proposé de m'héberger, en tout bien tout honneur, cela va de soit, ce qui évitait à mes parents de faire l'aller-retour jusqu' à Lyon. Il s'agissait de Xavier. C'était un peu la coqueluche du Cercle: un grand et beau jeune homme blond aux yeux bleu, d'une intelligence délicieuse. Mais il avait la réputation de ne pas vouloir partager sa vie avec qui que ce soit et se contentait d'aventures d'un soir. Qu'a cela ne tienne, chacun à sa façon de voir sa vie, et cette façon là n'était pas trop mon genre. Malgré cela, Xavier était rapidement devenu un confident. Le soir venu, chez lui, il me demandait si je voulais dormir dans le même lit que lui (toujours en tout bien tout honneur, me précisa-t-il), ou, si cela me gênait il sortirait un matelas gonflable qu'il installerait par terre.... J'ai choisi le matelat, trop gêné par la situation, et surtout parce que je n'avais encore JAMAIS partagé ma couche avec qui que ce soit, encore moins un homme. Nous nous sommes donc installés et nous avons discutés pendant une bonne partie de la nuit. Nous discutions d'un peu de tout, puis il se mit à me poser des questions plus précises sur moi, sur le genre de type que j'aime,etc. Et puis je me suis lancé en lui disant que quelqu'un me plaisait dans le Cercle. Xavier voulait savoir de qui il s'agissait

     Au début j'étais gêné par cette question bien trop directe, mais il insistait tant (et c'était bien ma faute) que je me suis résolu à lui répondre. Quand il à su qu'il s'agissait de Stef, il m'a dit de foncer, de lui demander s'il m'aimait, de ne pas avoir peur de se prendre "un râteau"... Tout cela me causait un trouble immense. Je ne me sentais pas capable de dire à Stef  que je l'aimais ! Quoi qu'il en soit, je devais dormir chez lui la semaine suivante car Xavier et lui s'étaient proposés de se relayer pour m'héberger.

          Cette fameuse semaine suivante, stef nous avait invité à manger Xavier et moi dans sa chambre étudiante. Nous étions lancés dans une grande discussion tous les trois. Xavier et moi étions attablés, et Stef nous tournait parfois le dos pour préparer la cuisine. Alors que la discussion allait bon train (et franchement je ne me souviens pas de quoi nous parlions), Xavier profitait du temps où stef nous tournait le dos pour me faire de grands gestes, des clins d'oeils et des grimaces signifiant "vas-y, lançe toi ! Ce soir tu lui dit tout!" tout en tenant la discussion à un rythme élevé. J'était embarrassé, terrifié à l'idée que Stef se retourne et découvre tout, et je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire, et Xavier avec moi. De ce fait Stef se demandait se qu'il se passait dans son dos... C'était très drôle ! Embarrassant, mais très drôle !

           Le soir venu, Xavier s'en était allé (après m'avoir jeté un regard significatif), Stef  à déplié un matelas gonflable et l'a installé à l'autre bout de la chambre. Nous avons discutés. Au bout d'un moment, il m'a carrément demandé si quelqu'un me plaisait au cercle. J'ai répondu : "Peut-être bien".
- "Qui ça ?"
- Non mais je sais pas si je te le dis....
- C'est Xavier ?
- Non
- C'est moi ?
- .............. (qui ne dit mot consent, rappelez vous)
- C'est moi ?!
- Oui c'est toi. (je me sentais rougir dans l'obscurité à tel point que je sentais la peau de mon visage se tendre. Un peu plus et cela ne m'aurait pas étonné que ma tête émette une lumière rouge vif dans toute la pièce).
-.......Mais, tu sais, tu ne m'es pas non plus indifférent!
- c'est vrai ? (J'avais fais un bon en avant, et au fur et à mesure de la discussion je me rapprochais de lui).
- Oui, tu n'as pas vu qu'à chaque soirée à l'association je te gardais une place près de moi, que ce soit dans les débats ou au restau ?
- si, je m'en suis bien rendu compte, mais je ne savais pas exactement ce que cela voulais dire: est ce que tu m'aimais bien ? ou tu m'aimait tout court.

    Nos mains se sont jointe dans la nuit ( j'ai l'impression d'écrire un mauvais texte d'Arlequin), et il s'est penché pour m'embrasser. Mon premier baiser ! Les gens font généralement tout un plat lorsqu'ils parlent de leur premier baiser ou de leur premier amour. Ils ont bien raison ! Quel souvenir merveilleux ! Aujourd'hui, je suis avec stef depuis plus de 7 ans, et je conserve ce souvenir tellement précieux en mon coeur, dans un écrin de tendresse. Parfois nous en parlons encore: "te souviens-tu de notre premier baiser ?". La vie que je mène est formidable. J'ai trouvé l'amour. Quoi de plus beau dans une vie ? Ma priorité, c'est lui !